COUP DE GUEULE

LA FRANCE ET L`IMMIGRATION: Le sondage qui tue

L'institut de sondages Ipsos vient de publier, dans "le Monde", son barometre sur la France et l`immigration. La france de 2013, elle me fait peur, vraiment peur. J’ai particulièrement été choqué par le regard que porte cette société sur les étrangers. L’enquête ne révèle rien de vraiment nouveau, mais ça ne fait pas moins mal.

Des chiffres qui font froid dans le dos
Voici quelques chiffres, pour se faire une idée : 70% des Français pensent qu’il y a trop d’étrangers en France, 62% d'entre eux ne se sentent plus chez eux comme avant et 46% pensent qu’il faut réduire le nombre d’immigrés pour réduire le chômage. Ces chiffres me font peur. Et c’est en regardant dans le détail que j’ai compris le monde qui m’entoure.
Il apparait que les plus tolérants face à l’immigration sont ceux qui ont un niveau d’étude supérieur à Bac+3. En revanche, ceux qui n’ont pas le bac considèrent largement (à 79%) que les étrangers sont trop nombreux. Ce sont ceux-là même qui écoutent à l'envi Jean-François Copé et Marine Le Pen…
Mais ils ne savent pas, ils écoutent seulement les inepties racontées par des politiques malveillants qui ne veulent s’attirer que leurs voix. On ne peut pas leur en vouloir.


Le résultat de ce sondage, c’est simplement la faute de tous ceux qui parlent aux Français pour leur dire qu’on leur vole leur emploi, leur logement ou leur pain au chocolat. 

Le paradoxe à la française
Et comme les Français sont pleins de contradictions, le sondage révèle que 55% d’entre nous pensent qu’il est facile pour les immigrés de s’intégrer en France. Les mêmes qui disent qu’ils sont de trop !
en gros, c'est : "On ne vous aime pas, on ne vous veut pas, mais n’allez surtout pas nous dire que c’est dur de s’intégrer en France". C’est sûr qu’avec tout l’amour que semblent avoir les Français pour les étrangers (d’après ce sondage), il est très (trop ?) facile de s’intégrer dans notre pays.
Pour en finir avec les contradictions, 70% pensent que les immigrés font le travail que les Français ne veulent pas faire (enfin un éclair de génie, une vision réaliste, un instant de lucidité) mais - parce qu'il y a toujours un "mais" - 73% prétendent que l’on peut trouver de la main d’œuvre en France sans avoir recours à l’immigration.
J’avoue qu’à ce moment-là, je commence à décrocher. Je me dis qu'il va vraiment falloir que je les rencontre, ces petits Français, pour qu’ils m’expliquent leur logique.

Entre intolérance et désamour
Non, l’immigré n’est pas notre ennemi, il est en France et il en est fier. Lui aussi veut réussir sa vie, comme nous, lui aussi veut avoir un travail, comme nous, lui aussi veut représenter l’avenir de la France, comme nous.
Lui ne rêve que d’une chose : pouvoir nous prouver qu’il en est capable. Et, n’ayez pas peur, il ne prend la place d’aucun Français. À ce pauvre immigré, on lui réserve le plus souvent des travaux que personne ne veut faire. Quand on voit ce qu’on lui propose et ce qu’il l'accepte, on s’aperçoit de sa réelle motivation.
Malheureusement, ce sondage ne va pas arranger les choses. Aujourd’hui encore, nous venons de leur signifier qu’on ne les aimait pas vraiment, qu’on serait mieux sans eux. Alors comment voulez-vous alors qu’ils se sentent intégrés ? Comment voulez-vous qu’ils nous respectent alors que nous leur exprimons tant de mépris ?

Et le mariage pour tous, ils en pensent quoi ?
Et puis, je dois bien l’avouer, je suis un peu déçu par cette enquête. Oui, j’aurais tant voulu que l’on demande à ces 70% qui trouvent qu’il y a trop d’étrangers ce qu’ils pensent du mariage pour tous. Là, j’aurais vraiment été intéressé.
On aurait pu voir à quel point notre société est fracturée, entre tolérance et rejet de la différence. Car il est là le vrai problème, certains n’acceptent pas que l’on soit différent d’eux. Pour eux, ce qui est différent est moins bien.
Quel dommage de ne pas vouloir profiter de ces différences pour en faire notre force et nous rassembler.

 
LES ALCOOLIQUES
Je me présente, Mariame, bientôt 27 ans. Je vis actuellement avec mon père, et ça se passe bien.
Depuis petite j'ai toujours vécu chez ma mère, bien que mon père nous ai réclamés mon frère et moi durant leur divorce. Ils ont divorcé lorsque j'avais à peine un an. J'ai donc vécu avec mon frère chez ma mère. J'ai eu une jeune enfance heureuse, jusqu'à mes dix ans environ. Mon frère avait déjà quitté la maison pour habiter chez notre père. A cette époque, je voyais mon père et ma belle mère comme des gens mauvais, car ma mère me mentait et les diabolisait, racontant que mon père la battait et qu'il allait "voir les putes". J'étais insouciante, et j'aimais mon père malgré toutes ces horreurs inventées.

L'insouciance n'a pas duré. Toute seule avec ma mère, en grandissant, je rendais compte qu'il y avait quelque chose qui clochait, j'étais mal quand je rentrais de l'école, car ma maman était "bizarre". Pour moi c'était normal, j'essayais de m'en convaincre, du moins. "Le monde des adultes est forcément bizarre, tu es trop petite pour comprendre". Je me réfugiais dans l'école et avait de très bonnes notes, ne parlais jamais de ce que je ressentais à mes amis. Lorsque je me rendis compte de l'alcoolisme de ma mère, j'éprouvai même de la haine envers les gens de mon âge, dont les prises de têtes étaient... si futiles. Quand je rentrais le soir, il n'était pas question de faire mes devoirs, non, ça aurait été trop simple. Moi je devais ramasser ma mère presque inerte devant la télé, son verre de rosé à la main. Plus tard, l'odeur de cet alcool me donnera la nausée. Je devais faire la cuisine, pour éviter qu'elle ne s'ébouillante ou qu'elle mette le feu à l'appart'. Je m'engueulais en permanence avec elle, je n'acceptais pas qu'elle me fasse des reproches, moi qui devait m'occuper d'elle, moi, sa fille de 13ans! Alors elle me frappait, mais je ripostais. On finissait par se battre au sol, sachant que sa carrure dépassait largement la mienne. Je n'ai pas appelé au secours. J'en ai vaguement parlé à mon père, qui s'inquiétait sans s'affoler. Je n'ai jamais été très "famille" mais l'ignorance délibérée de ma famille maternelle m'a fait les détester. Rentrant du collège, je voyais ma mère tellement saoule que je devais lui faire du café salé, la faire vomir dans une bassine et nettoyer le reste, puis la déshabiller et la coucher. Un enfer, je ne pouvais pas partir; elle se levait et cassait tout sur son passage, en s'énervant ou tout simplement en tombant. Quand elle était à moitié sobre, elle pleurait ou criait. Elle m'enfermait. Mes années collège ont été alternance de dépressions, crises boulimique et tentatives de suicide. J'ai parlé à ma mère, fait du chantage, je suis allée en internat pour qu'elle puisse suivre une cure de désintoxication. Elle ne l'a jamais fait. J'ai tout essayé.

Un jour, après une forte dispute, j'ai volé les clés, je suis partie en courant. J'ai dormi dehors, c'était l'été heureusement, puis j'ai appelé mon père, qui m'a directement envoyé un billet de train. J'ai passé une quinzaine de jours avec lui, j'ai pris l'air et me suis détendue, mais voilà, je devais rentrer. J'ai sérieusement parlé à mon père et il m'a ordonné de m'installer chez lui. Je ne voulais pas, sachant que si j'abandonnais ma mère, c'en était fini d'elle. Son fils est parti, voilà le tour de sa fille. Elle est seule, définitivement. Mon père m'a dit: "penses-tu que la vie d'une femme de 48 ans, alcoolique et dépressive, vaut mieux que celle d'une jeune fille de 15 ans?"
J'ai donc appelé ma mère, pour lui dire que je viendrai chercher mes affaires dans la semaine d'après, et que je partais.
La semaine d'après, deux ou trois jours avant d'aller prendre mes affaires chez elle, j'ai tenté de l'appeler. Pas de réponse. Tout comme aux autres appels que j'ai tentés dans les jours suivants. Le 28 juillet 2009, tard le soir, nous sommes allés devant l'appartement de ma mère, la lumière filtrait à travers la porte. J'ai appelé, sans succès. J'ai alors saisi mes clés et ouvert... sur un terrible spectacle.
L'enquête a confirmé la thèse du suicide, cachets et alcool.
Tout cela pour vous dire à tous que malgré les questions qui tournaient et qui tourneront toujours dans ma tête est les vôtres, il y a des problèmes sans solution. Je ne pouvais rien y faire, c'était elle, ou moi. L'image de la mort m'a choquée, mais je n'ai pas eu de sensation, pas de deuil. Je me demande juste s'il y aura des répercussions sur mon avenir, et c'est en partie pour ça que je ne veux absolument pas d'enfants.
Courage aux fils et filles de personnes alcooliques. J'espère que votre histoire à vous aura un meilleur dénouement que la mienne.

1 commentaire:

  1. Vraiment triste mais le seigneur fera toujours preuve desolution et de bonheur.
    Courrage et bonne chance

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