dimanche 19 mai 2013

DRAME: Ma mere a gacher ma vie

Je me nomme Claudine. J'ai aujourd'hui 34 ans et je suis toujours célibataire. Je n'ai pas d'homme dans ma vie. Personne, même pas un copain. Rien. Aucun amant. A l'époque de ces faits qui ont certainement tracé les sillons de cette solitude, j'étais âgée de 29 ans.  

J'ai rencontré Vincent Paul au cours d'une sortie à la plage organisée par notre amicale de quartier. Attiré par nos rires et nos ébats dans l'eau, Vincent n'a pas hésité à se joindre à nous. Plus tard il m'a expliqué qu'il était avec des amis de service. Nous avons échangé nos contacts. Puis chacun est retourné à sa routine quotidienne. Peu de temps après, il m'a appelée et nous nous sommes revus. Au fil de nos rencontres, Vincent  m'a avoué ses sentiments pour moi. Toutefois il m'a informée qu'il avait déjà une femme dans sa vie. Je lui ai répondu qu'à son âge, il avait 43 ans, cela ne m'étonnait pas. Quelques temps après, il a demandé à rencontrer ma mère. J'ai hésité. Car ma mère était très autoritaire et rigide sur certains principes. Je lui ai donc demandé d'attendre un peu. Il m'a alors proposé de me louer un studio, afin que je puisse gagner mon autonomie vis-à-vis de ma mère. J'ai accepté son offre, mais je lui ai demandé de patienter, le temps pour moi de préparer ma mère à cette situation.  

Ma mère a chassé Vincent
Et cela a duré deux mois avant que je ne puisse lui en  parler. Elle a demandé à voir Vincent. Le jour de la rencontre, elle n'est pas passée par quatre chemins pour lui dire ce qu'elle pensait d'un homme marié qui voulait d'une autre femme, au point de vouloir lui faire quitter le domicile familiale. Elle l'a presque chassé de la maison, ce jour là. Un peu révoltée par l'attitude de ma mère, j'ai informé Vincent de ma décision de partir de chez cette dernière, si bien sûr il était toujours disposé à m'aider en cela. Il m'a confirmé son soutien et j'ai emménagé dans ma nouvelle maison. Des fois, lorsque je passais chez ma mère pour voir mes frères, elle ne ratait aucune occasion de m'insulter et de me traiter de mauvaise fille. Je lui répondais que je ne souhaitais pas que Vincent quitte sa femme pour moi. J'étais prête à le partager. Je lui ai relaté tous ce que Vincent faisait pour moi. Il venait même de me trouver un stage dans un cabinet comptable et j'étais assurée d'être embauchée puisque le cabinet appartenait à sa sœur aînée. Un peu réticente au début, cette dernière avait fini par m'accepter. Mais ma mère ne l'entendait pas de cette oreille. Selon elle, je vivais dans le péché et elle était décidée à m'en sortir. Un jour je suis venue lui annoncer que j'attendais un bébé de Vincent. Sa réaction m'a laissée sans voix. Des injures aux malédictions. Tout y est passé. Je ne  comprenais pas le comportement de ma mère. En un sens, j'acceptais son point de vue. Mais je n'étais ni la première ni la dernière à partager la vie d'un homme marié. Et je n'avais pas demandé à la providence de me réserver pareil sort. Quand j'en parlais à Vincent, il me répondait que ma mère désirait certainement ce qu'il y avait de mieux pour moi. Et qu'à la longue nous finirions par nous entendre. Mais cela n'arrivait pas à me convaincre.

 Les malédictions proférées par  ma mère ont tué mon bébé 

A mon troisième mois, alors que je revenais de chez une amie qui résidait à Abobo, le Gbaka que j'avais emprunté a été percuté par un autre véhicule. Je suis  sortie indemne de cet accident, mais mon bébé y est resté. Après cette fausse couche, j'ai rompu tous contacts avec ma mère. Vincent malgré, sa patience, n'est pas parvenu à me faire oublier la perte de mon bébé. Et nous en sommes arrivés aux disputes chaque fois qu'il venait me voir. C'est dans cette ambiance délétère que ma mère a renoué le contact avec moi. Un peu réticente à sa démarche, j'ai ensuite décidé de lui accorder mon pardon et d'oublier toutes ses méchantes paroles à mon égard. Mon stage avait été renouvelé pour encore trois mois, mais ma patronne m'avait accordé deux semaines pour me reposer avant la reprise. Profitant de ma fragilité due à la perte de mon bébé, ma mère m'a proposé de venir passer ces deux semaines chez elle. J'ai accepté et j'ai aménagé chez ma mère. Vincent Paul était contre ce fait mais il a quand même concédé que j'aille chez ma mère. Peu de temps après mon arrivée, j'ai remarqué que le fils aîné de notre voisin, Quentin, passait chaque soir saluer ma mère, à sa descente de boulot. Il n'habitait plus chez ses parents, mais il vivait toujours dans le même quartier. La première fois que je l'ai vu, il m'a saluée et est parti parler avec ma mère. C'est vrai que nous avons partagé nos jeux d'enfants, mais dans la fleur de l'adolescence nos chemins s'étaient séparés. Nous n'étions pas vraiment amis. Les autres jours, j'ai senti que ma mère œuvrait pour nous rapprocher. Ayant constaté son manège, j'ai pris mes distances avec Quentin. A ma reprise du travail, je suis retournée chez moi, au grand dam de ma mère qui espérait que je reste avec elle. J'ai repris le boulot. Mais je n'étais pas heureuse, car entre Vincent Paul et moi, il y avait toujours des histoires. L'attente n'était plus parfaite.  

Elle a brisé mon couple 
Un soir, alors que je regardais la télé, en attendant la visite de Vincent Paul, ma mère a débarqué avec Quentin. Après m'avoir expliqué que ce dernier désirait me parler. Elle  nous a laissé seuls. Après son départ, j'ai demandé à Quentin de me dire ce qu'il avait à me raconter, car mon amoureux devait passer. Quentin m'a expliqué qu'il avait insisté auprès de ma mère pour qu'elle le conduise chez moi. Même si je savais que c'était le contraire qui s'était passé, je l'ai écouté, sans broncher, m'avouer ses sentiments. Selon lui, j'étais la femme qu'il souhaitait épouser. Comme argument, il m'a parlé de son emploi de jeune cadre au ministère de l'Economie et des Finances, et de son besoin de trouver une femme belle et intelligente pour épouse. J'étais, d'après lui, celle qui correspondait le plus à ce tableau. Au moment où je m'apprêtais à lui répondre que je n'étais pas disposée à exaucer son souhait, nous avons entendu un bruit à l'entrée. C'était Vincent Paul. Ce dernier, surpris de me trouver en compagnie de Quentin à pareille heure, a fait demi tour. Je lui ai couru après, mais sans écouter mes explications, il est remonté dans sa voiture et est reparti. La discussion que nous avions prévue pour savoir ce qui ne tournait pas rond dans notre couple venait ainsi d'être annulée. Je suis retournée chez moi et j'ai fait passer un sale quart d'heure à Quentin avant de le chasser de chez moi. Les jours qui ont suivi, j'ai essayé de contacter mon homme en vain. Même sa sœur  n'a pas réussi à nous réconcilier. Pendant trois mois, je n'ai pas eu de ses nouvelles. Un matin, il m'a appelée. C'était pour me dire que je devais cesser mes tentatives de le joindre ou le voir. Et que je devais être heureuse que sa sœur ait décidé de m'embaucher, malgré ma trahison. C'est ainsi qu'il avait interprété la présence de Quentin à mon domicile. Ce dernier, de son côté, n'avait pas été découragé par mes propos. Certainement poussé par ma mère, il insistait toujours. J'ai expliqué cela à ma patronne.
  
Inféconde, Quentin m'a abandonné
Devant le refus de son frère de renouer avec moi, elle m'a conseillé de donner à Quentin sa chance. C'est ainsi que j'ai accepté ses rendez-vous. Au début, c'était difficile de faire semblant, mais à la longue j'ai découvert un jeune homme, qui en plus d'être beau, était d'une gentillesse inimaginable. J'ai donc accepté de sortir avec lui, même si je n'arrivais pas à oublier Vincent Paul. Ma mère, très heureuse, nous demandait tout le temps la date du mariage. En attendant cet heureux évènement, Quentin m'a proposé de vivre avec lui. Il m'a ensuite fait part de son désir d'avoir un enfant. Je lui ai dit que n'y avait aucun problème, si c'était cela son désir. Mais après un an de vie commune, aucune grossesse n'est venue troubler mon cycle biologique. Après avoir épuisé les mixtures traditionnelles que m'apportait ma mère, Quentin et moi avons décidé de voir un médecin spécialisé en la matière. A la suite de cette consultation, il a diagnostiqué une stérilité. L'accident qui m'avait coûté ma première grossesse avait causé des lésions au niveau de mon utérus. Cela n'ayant pas été décelé par mon médecin de l'époque, je n'avais pas été traitée comme il se devait. Ainsi j'étais purement et simplement devenue stérile. Au début, Quentin s'est montré compréhensif. Mais, quelques temps après, son besoin d'avoir un enfant est devenu plus fort que son amour pour moi. Nous nous sommes séparés. Je me suis retrouvée stérile et sans homme dans ma vie. J'ai donc choisi de me consacrer à mon travail qui est devenu ma seule consolation. Aux dernières nouvelles, Quentin vivrait avec une autre fille du quartier .Quant à Vincent Paul, selon ma patronne, il avait demandé une affectation au Sénégal. Il y vivrait désormais avec toute sa famille. Ma mère était morte, deux ans plus tard. Le diabète l'avait emportée. Un proverbe de chez nous dis ceci " Lorsque tu trébuches, ne t'en prends pas au sol qui a accueilli ta chute mais plutôt à la pierre qui t'a fait trébucher ". Quentin a été le sol et ma mère, la pierre. Par sa faute, je suis aujourd'hui une femme malheureuse. Et Jusqu'à sa mort, je lui en ai voulu d'avoir brisé ma relation avec Vincent Paul.
 

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