dimanche 19 mai 2013

UN HOMME ET DEUX FEMMES

Je suis la seconde femme d'un homme marié depuis 6 mois. Nous nous connaissons depuis 18 mois et récemment, il m'a épousée coutumièrement en présence de ses parents, sans en informer sa femme. Celle-ci étant enceinte, m'a dit qu'il attendait que le bébé naisse, avant de lui en parler. A l'époque, j'étais aussi enceinte de sept mois. A cette période, mon homme a été victime d'un accident de la circulation sur l'autoroute, au niveau du carrefour de la maison hantée. Il a été transporté d'urgence à l'hôpital. Les médecins, malgré leur bonne volonté, n'ont pas pu empêcher qu'il sombre dans le coma. Je ne pouvais le voir, ni avoir de ses nouvelles. Les informations que je recevais étaient celles que ses sœurs venaient me donner à la maison. Je ne pouvais me rendre au chevet de l'homme que j'aimais, car cela risquait de provoquer des problèmes avec sa femme. Chaque matin, à mon réveil, je priais Dieu afin qu'il lui accorde la guérison. Mais ma famille me demandait de me rendre à l'hôpital. Mon père et ma mère me disaient que c'était aussi mon devoir d'être auprès de lui, à l'instar de son épouse. Alors, un matin, j'ai décidé d'aller à l'hôpital pour voir Sylvestre. J'ai d'abord appelé sa grande tante pour lui demander conseils. Elle a répondu que depuis longtemps, elle attendait que je lui manifeste le désir d'être au chevet de son neveu. Toutefois, elle m'a demandé d'attendre patiemment chez moi et qu'elle passerait me chercher. Elle tenait à ce qu'on se rende ensemble à l'hôpital. Une heure plus tard, nous y étions. Quand mes belles-sœurs m'ont vue, elles n'ont pas pu s'empêcher de pleurer. Sans informer sa femme, il m'a épousé coutumièrement Pour elles, il serait trop injuste que leur grand-frère décède sans voir le bébé que j'attendais. Elles m'ont conduite dans sa chambre et m'ont laissée seule avec lui. Toute émue, je l'ai regardé couché sur ce lit, le front recouvert d'un pansement. A regarder ses lèvres, on aurait dit qu'il souriait. Et soudain, toute ma peur a refait surface. Et s'il ne se réveillait plus ? Que deviendrais-je sans ses baisers, sans son amour ? Mon corps pourrait-t-il accepter cette séparation ? J'ai alors éprouvé le besoin de le toucher. Je lui ai pris la main et je l'ai posée sur mon ventre arrondi. C'est dans cette position que nous étions, quand sa femme est entrée et nous a trouvés. Suivie aussitôt de la grande tante de l'homme qu'on se partage. Comme si nous réagissions à la même émotion, toutes les trois, nous nous sommes mises à pleurer. Quelques instants après, je suis sortie de la chambre et je me suis assise sur un banc, à côté de mes belles sœurs qui essayaient, tant bien que mal, de me consoler. Une dizaine de minutes plus tard, la grande tante de Sylvestre m'a rejoint et m'a demandé si j'étais disposée à parler avec l'épouse de mon mari. Toute surprise, je lui ai cependant répondu par l'affirmative. Elle a ajouté que les voies de Dieu étaient insondables. Et que si l'Eternel avait décidé que l'accident de son neveu soit l'occasion pour les deux femmes de sa vie de se rencontrer, on se devait de l'accepter. Elle est repartie et est revenue avec ma rivale. Ce que j'ai remarqué, en premier, c'est qu'on pouvait nous prendre pour des sœurs. Décidément, notre mari avait un goût bien précis en matière de femme. Cela m'a arraché un sourire et j'ai partagé cette réflexion avec les deux femmes. Cela a suffi à débrider l'atmosphère. Eliane, c'est son nom, m'a souri, et m'a dit qu'elle était enceinte de 8 mois. Quand je lui ai dit, à mon tour, à quel stade était ma grossesse, la grande tante a reconnu, avec humour, que son neveu ne faisait rien au hasard. Après notre rencontre sa femme et moi décidons de partager le même homme Nos belles sœurs, qui n'étaient pas loin de là, n'en croyaient pas leurs yeux. Elles qui redoutaient tant ce moment, étaient surprises de nous voir en train de plaisanter, comme de vieilles connaissances. Eliane et moi venions ainsi de faire connaissance. D'un commun accord, et en présence de la grande tante, on a décidé d'alterner nos visites, afin que chacune de nous puisse se reposer. Néanmoins, on a convenu que les samedis on se retrouverait au chevet de notre mari, toutes les deux. Ce jour-là, nous nous sommes séparées aux environs de 13 h, après avoir échangé nos contacts. En rentrant chez moi, j'étais soulagée et je me suis dit que la vie nous réservait bien plus de surprises que nous ne le croyions. Deux semaines plus tard, il est sorti du coma. C'est tout heureux que Sylvestre nous a vues toutes les deux à son chevet.Un mois après son retour à la maison, chez sa femme, Eliane et moi avons organisé une fête en son honneur, au domicile de la grande tante. On a choisi ce lieu pour éviter les mauvaises interprétations de la part des personnes qui ne comprenaient pas encore notre rapprochement, notre choix commun de partager le même homme et de respecter nos différents statuts.

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